Présentation des enjeux systémiques

La dimension systémique de la crise écologique, souvent réduite au changement climatique, fait en général partie des sujets éclipsés dans le débat public. Pourtant, le climat n’est qu’une des multiples et vitales composantes qui garantissent l’habitabilité de notre planète pour de nombreuses espèces, dont la nôtre.

A travers cette présentation dispensée aux étudiants de l’Institut Gramme en première année de Master, vous découvrirez que les activités humaines (mais pas n’importe lesquelles) sont aussi responsables de bien d’autres bouleversements qui menacent notre existence, qu’à ce stade nous avons déjà franchi un tas de seuils critiques et que si nous ne changeons pas rapidement le fonctionnement de nos sociétés, nous risquons de rendre ces changements non seulement irréversibles, mais aussi tellement brutaux qu’il nous sera impossible de s’adapter dans bon nombre de régions du globe.

Bref, nous sommes occupés d’altérer à jamais les conditions qui permettent à la plupart des sociétés humaines d’exister !

Le caractère systémique de cette crise ne s’arrête pas là : si celle-ci est intégralement la conséquence de nos activités, alors il nous faut également revoir la manière dont nos sociétés s’organisent, les représentations et idéologies qui structurent le corps social (ses désirs, comportements, imaginaires, attitudes,…), ce qui nous conduit finalement à la façon dont nous percevons actuellement le problème, à savoir un ensemble de symptômes qu’il convient de guérir en adaptant les réponses du système actuel, sans pour autant toucher à ses principes fondamentaux : mondialisation économique, capitalisme, néolibéralisme, croissance, productivisme, consumérisme, omnimarchandisation, technosolutionnisme,…

Et si finalement nous faisions fausse route, que le véritable enjeu n’était pas tant la limitation de ces symptômes mais le système lui-même, incapable de produire les réponses attendues ?

Et si, pour que nos sociétés entrent dans une plage de fonctionnement à la fois compatible avec ce que nos écosystèmes peuvent encaisser, et garante d’une vie digne pour tous, il fallait non pas se contenter de quelques petits ajustements conformes aux principes de base du système actuel : réduire le problème à un aspect technique, exécutif ou opérationnel ; mais bien totalement changer de matrice, de logiciel, de perspective ?

En d’autres termes, s’il était impossible d’adapter à la hauteur des enjeux le système existant, et que la seule issue pour résorber cette crise par le haut consistait en un changement total de système ; si notre seule porte de sortie était une révolution paradigmatique, ne serait-il pas temps de faire un pas de côté pour redéfinir les règles du jeu de nos sociétés ?

Voici donc, mis à nu, le propos qui anime TSEB depuis sa genèse : s’il est aussi urgent, crucial et vital d’élaborer un plan B, il n’y a plus de temps à perdre pour relever cet immense défi !

    THÉMATIQUES

    Les Technologies, Système et Société, Les Écosystèmes

    Contenu de la présentation